Arsène Thouvenin, Son promo 2007



Aujourd'hui, nous avons voulu en savoir plus sur Arsène Thouvenin, opérateur synthé et récent chef d’entreprise de sa société CliCliC. Arsène est aussi un des membres du Conseil d’Administration qui a permis de relancer BAM.

 

Bonjour, qui es-tu ?
Bonjour, je suis Arsène Thouvenin, je suis sorti en juin 2007 du BTS Audiovisuel de Boulogne avec une spécialisation Métiers du Son. J’y ai fait une alternance chez VCF (ancien Euro Media France) en tant qu’assistant son. Mon boulot était de m’occuper de toute la partie Son sur les plateaux tv : micro, sonorisation, communication. Les tournages sont différents tous les jours : matches de foot partout en France, gros prime TF1, jeux pour Canal J, gros évènements, festivals de musique…

Quel est ton parcours professionnel depuis le BTS ?
Après être sorti du BTS je suis resté assistant son pendant 2 ans avec le statut d’intermittent du spectacle. J’ai continué avec VCF mais j’ai eu d’autres employeurs : AMP, Euromedia, Visual TV, SFP.
Ensuite j’ai eu l’opportunité de me former en tant qu’opérateur synthétiseur. Un métier qui m’était inconnu et qui était parfait pour moi, j’avais de bonnes connaissances en informatique et une compréhension du monde de la régie. Et puis c’était un poste bien payé, à responsabilité, devant un ordinateur au chaud. Donc je me suis formé, j’ai beaucoup travaillé chez moi et on m’a permis de faire mes preuves. Ça a plutôt bien marché. Très rapidement j’ai eu beaucoup de travail, notamment grâce à mes connaissances en programmation. Je suis ensuite devenu formateur et démonstrateur officiel du logiciel que j’exploite : Chyron Lyric. Puis Euromedia, Canal+ et AMPVISUAL m’ont appellé pour mettre en place leurs émissions et me confier de gros tournages.
Ça fait 6 ans que je fais ça maintenant et aujourd’hui je me lance dans une nouvelle aventure, le développement d’applications pour la télévision.

En quelques mots, décris-nous ton métier ?
Opérateur synthé, c’est pas un truc compliqué pour les gens qui ne connaissent pas la télé : c’est la personne qui envoie tout ce qui est graphique sur les images à la télévision, les noms des gens, les thèmes d’émissions, les génériques de fin. Et oui quand il y a une faute d’orthographe c’est souvent une erreur de l’un de nous qui n’a pas été assez vérifiée.
On est devant un PC avec un logiciel particulier et on fabrique des animations avec des éléments graphiques. C’est pas très compliqué mais ça demande une bonne formation avant d’être vraiment à l’aise. Et pour gagner du temps, on peut écrire des lignes de code pour que le travail se fasse tout seul, et c’est là où je suis plutôt bon.
Mais c’est avant tout un travail d’équipe dans la régie, on est lié au truquiste, au réalisateur et toutes les équipes rédactionnelles. Nous sommes tous en communication en permanence pour se donner des informations et s’entraider.

Et comme tu nous l’as dit, depuis quelques semaines, tu as créé ta société CliCliC. Tu peux nous en dire un peu plus ?
Oui, avec un autre opérateur synthé très bon, nous avons décidé de nous lancer dans le secteur des applications. Depuis quelques années on nous demande de diffuser des tweets des téléspectateurs à la télévision. Il n’y avait pas vraiment d’outils faciles d’utilisation pour afficher ces messages avec toutes les contraintes télévisuelles. On a donc décidé d’écrire l’application à deux et on a commencé à la vendre sur les émissions qu’on faisait. Mois après mois on l’a améliorée, on a rajouté de nombreuses fonctionnalités et on en a fait un véritable outil broadcast fait sur-mesure pour la télévision française.
Notre nouvelle société CliCliC nous permet de facturer des licences d’utilisation à tous nos clients mais aussi d’avoir une structure pour créer d’autres projets.

 

C’est un sacré changement de vie pour toi j’imagine ?
J’arrête petit à petit mes piges d’opérateur synthé pour me consacrer pleinement à cette activité. C’est un grand changement de vie. Passer ses journées à faire des tableaux Excel, envoyer des mails, gérer des budgets, faire des réunions et des démos, surveiller les tournages où nous sommes présents, imaginer les interfaces. Je suis toujours en contact avec tous mes amis du métier mais je ne suis plus assis au même endroit.

Tu travailles sur Secret Story. Quel est ton travail sur cette émission ?
Depuis quelques mois, on a une très bonne relation avec TF1. Ils veulent travailler avec nous sur toutes leurs émissions où il y a de l’interactivité. Notre produit les satisfait grandement, on le développe avec eux pour nous adapter à toutes leurs nouvelles demandes.
Ils nous ont mis en relation avec les équipes d’Endemol au début de l’été pour qu’on prépare notre application à Secret Story. Même si le contenu de l’émission n’est pas très élevé intellectuellement, c’est pour nous l’émission interactive la plus intéressante du PAF. Le public est très connecté à Twitter, toutes les émissions sont analysées et décryptées en temps réel sur les réseaux sociaux. Et surtout il y a un budget important et du personnel chez Endemol pour surveiller et alimenter ce second écran. On a alors développé tout l’été un système de compteur en temps réel pour savoir de quoi parle Twitter. Et puis nous nous sommes liés à leur application MyTF1 pour créer le lien entre internet et les outils graphiques de diffusion. Chaque sondage de SecretStory.fr, chaque compteur de tweets, chaque tweet peut être affiché à l’antenne en temps réel.

Quels sont les projets de CliCliC ?
En ce moment on prépare les NRJ Music Awards avec l’ajout d’Instagram dans notre application. Nous essayons d’ajouter en permanence de nouvelles options et de nouveaux outils pour toujours garder une longueur d’avance sur la concurrence. Nous souhaitons aussi nous élargir au monde de l’institutionnel avec notre système de Tweet Wall dynamique personnalisé.
Toute cette activité n’en est qu’à ses débuts, on a beaucoup d’idées pour la développer.

Peux-tu nous citer un des moments marquants de ta vie professionnelle ?
En télévision on est souvent au cœur des gros événements donc des souvenirs j’en ai un bon paquet. Quand j’étais assistant son c’est là que j’ai pu approcher des personnalités : Barack Obama à Strasbourg, j’ai perché le Pape à Paris et j’étais sur la pelouse lors de la finale de la Champions League au Stade de France entre Barcelone et Arsenal. En tant qu’opérateur synthé c’est d’autres satisfactions : l’habillage du Grand Journal cette année qui a été un sacré défi, la gestion du score de la finale de la Coupe du Monde de foot l’été dernier pour toute l’Afrique francophone chez Canal+, et puis j’ai créé des relations de confiance avec tous les truquistes et les réalisateurs du milieu.

Tu es un membre du Conseil d’Administration de BAM. Pourquoi as tu décidé de t’impliquer dans l’association ?
Le BTS fut un moment important pour moi, on y fait de belles rencontres, on y construit sa vie future. J’aime rencontrer les nouveaux arrivants et aiguiller ceux qui en sortent. BAM facilite les choses. Nous sommes un réseau.

Merci Arsène d’avoir répondu à nos questions. On peut retrouver les services de ton application sur tuituit.tv.

 

 

Interview réalisée par Romain début octobre 2015



Informations sur l'article
Auteur    Romain Suarez
Ajouté le   22/06/2016
Modifié le   22/06/2016